MARCIANO Rémy



Né en 1968, il obtient son diplôme à l’ENSA Marseille en 1992 et son post-diplôme à l’ENSA Belleville et à l’IFU en 1993. Il fonde son agence d’architecture en 1996 à Marseille. Il est Lauréat du prix de la première oeuvre en 2001 et des AJAP en 2002 ; finaliste la même année du prix « Young architect of the year ». Son projet Cosec Ruffi est sélectionné pour le prix Mies Van der Rohe en 2003. Il est membre du pavillon Français de la Biennale de Pékin en 2004. Il est nommé maître de conférences à l’ENSA Marseille en 2005. Il est élu à l’académie d’Architecture en 2012. L’idée fondatrice de l’agence est celle d’un regard transversal sur les multiples échelles de la ville et du territoire. Les projets fabriquent avec les préexistences, des rencontres, comme autant d’histoires inédites, capables de réactiver une relation entre un programme et un lieu. La mutabilité et la flexibilité des architectures ou des dispositifs urbains devient une condition nécessaire dans la fabrique de la ville, une occasion de raconter une vision contemporaine du territoire et de la ville. La pratique de l’agence est enrichie par l’enseignement du projet à l’école d’Architecture de Marseille ; l’idée de posture et de regard y est enseignée comme un acte préalable à la création.

L’ARCHITECTURE, UN ACTE POETIQUE ET POLITIQUE
Comme acte préalable au projet d’architecture, l’observation du monde, de ses mouvements et de ses urgences, est le premier pas de la construction d’un savoir sur la ville, indispensable à toute intervention ; afin de se forger un regard éclairé et critique sur la fabrique contemporaine des territoires. C’est le temps de la contemplation et du regard, de la connaissance fine et sensible des lieux et des cultures, de l’héritage et des modèles, de la construction des outils critiques et théoriques qui accompagneront une intervention qui fait sens. Ce regard agit comme un miroir, le début d’un récit poétique et sensible qui capte des mémoires, des matières, des personnages, des paysages, devient un enseignement, une source précieuse de connaissances. Ce regard touche notre conscience, est un levier qui ouvre des possibles.
Vient ensuite le temps du projet comme fait culturel, de l’expérimentation et de la pratique de la discipline comme acte poétique et politique. Le projet est un outil de recherche, il invite aux questionnements, à élaborer une réflexion qui ouvre des pistes sur les thématiques du territoire et de l’architecture, mais plus largement donne du sens à cette rencontre entre un programme et son contexte. Le projet observe le réel, trouve dans les territoires urbains ou naturels, de nouvelles sources et propose de nouveaux récits architecturaux ou les modèles revisités côtoient l’expérimentation, réinventent de nouveaux processus urbains pour ré-enchanter le quotidien. Les thématiques offrent une diversité tant sur les échelles que les situations urbaines, les typologies programmatiques, et les différentes temporalités et processus pour aborder le projet. Ces projets interrogent notre rapport à une identité, engagent et favorisent la naissance d’une culture nouvelle, composant avec les modèles hérités, une architecture hybride. Ils questionnent la capacité de ces lieux à produire de nouvelles centralités par la pertinence de programme mixtes et innovants, de projets capables de mettre à jour des situations propices à l’invention d’une architecture questionnant les usages et les forces en présences, de projeter des dispositifs, d’enclencher des mutations, de reconnecter, de trouver de nouvelles polarités ou de nouveaux usages et de finalement repositionner l’habitant au coeur du nouveau dispositif urbain et…métropolitain. L’architecture met en scène ces situations ou la matière et la structure révèle une force poétique latente chargée d’émotion, de sens et d’une nouvelle radicalité.