Eloges de Jacques SARRABEZOLLES

par Claude MEYER LEVY, le 7 octobre 1993

Abordons maintenant un chapitre prestigieux dans la vie de Jacques : ses réussites dans une fonction qu’il sut faire briller au plus haut niveau, en qualité d’Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux.

Jacques SARRABEZOLLES est donc, en 1956 reçu au Concours : et se voit confier, l’année suivante, l’entretien de son Alma Mater, 1’Ecole Nationale Supérieur des Beaux Arts – et du même jet, du Domaine de Maisons Laffitte, de l’Orangerie, des Tuileries et du Louvre, où d’importants travaux sont entrepris : la Grande Galerie du Louvre est un chantier encombré d’échafaudages. Suivent la restauration du Fort d’Ecouen, l’extension de la Bibliothèque Nationale, la Conservation du Musée Eugène Delacroix, autres fleurons de l’activité de Jacques.

En 1962, le voilà Architecte en Chef, avec, bientôt, de nouvelles missions : l’Ecole Normale de Fontenay aux Roses, l’Ecole des Langues O ; et enfin, le Panthéon.

Jacques s’attache passionnément à sa réfection, passion de famille puisque c’est son père le sculpteur CARLO SARRABEZOLLES qui réhabilite les personnages du fronton et s’attaque aux chapiteaux Corinthiens. Mise à jour des documents qui ont trait à la construction même du monument : le célèbre mémoire de Patte, qui critiquait violemment la conception de Soufflot ; celui de Rondelet qui, plus tard, la justifiait ; le plan des carrières sur lesquelles fut construite l’église Sainte Geneviève ; des coupes originales. Mais d’autres documents sont de la main de Jacques, plus concluants peut-être. Les archives avaient été brûlées par négligence, et le problème de la stabilité de l’édifice était toujours sous-jacent. C’est Jacques qui refait les cal relatifs aux trois coupoles de pierre superposées, dont la poussée avait pu faire craindre le pire, selon les sévères mises en garde du passé, et qui démontre que Soufflot avait raison.

Le temps fort de cette période : sous l’égide d’André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont accueillies au Panthéon. Et c’est Jacques qui règle le cadre de la cérémonie historique – avec dignité et magnificence – quelques photos témoignent – bien imparfaitement – de la grandeur de l’événement en ce haut lieu. Et la maitrise de l’Architecte est attestée par la lettre enthousiaste que Jacques reçoit de Malraux.

C’est enfin un projet de Jacques qui clôt le superbe livre de Jean Claude Daufresne – Architectures de Papier – sur le Louvre et les Tuileries.

Claude MEYER LEVY